mardi 23 octobre 2012

Theodore Roszak, L'enfant de cristal

Résumé
Julia Stein, une brillante gérontologue, se voit grconfier un cas exceptionnel, Aaron Lacey, un enfant atteint de progéria. Quand ses parents le lui confient, il présente tous les signes de la vieillesse : petit, voûté, la vue faible, le crâne chauve. Touchée par Aaron, Julia tente tout ce qu'elle peut pour lui venir en aide, quitte à user de méthodes peu conventionnelles. Commencent alors chez Aaron, dont le corps est épuisé, une série de métamorphoses qui vont en faire un être exceptionnel, d'une intelligence rare, d'une sensibilité peu commune, d'un savoir iconoclaste. Après diverses péripéties, Aaron va fuir son entourage et se retrouver au fin fond de la campagne mexicaine, dans l'étrange propriété d'un extravagant docteur DeLeon, dont les travaux sur le vieillissement sont plus que sujets à caution...
Ma critique
Un gros merci aux éditions le livre de poche pour m'avoir permis de découvrir ce roman qui est un petit bijou que je conserverai toujours dans ma bibliothèque. Vous l'aurez bien compris, j'ai eu un vrai coup de coeur pour ce roman, tellement que je ne sais plus par quel endroit commencer ma critique.
 
Le style d'écriture de l'auteur est technique, mais bien adapté à l'intrigue. On n'aurait pas pu alléger l'écriture alors qu'on traite de thèmes comme la maladie, la vieillesse et le temps qui passe. Les mots qu'il utilise sont lourds de sens et il faut prendre le temps de s'attarder à chaque phrase pour bien sentir l'ampleur du raisonnement et du cheminement à effectuer en tant que lecteur. Il est impossible de ne pas ressentir d'émotions dans cette histoire. Les phrases sont conçues d'une telle sorte qu'il est impossible de passer les mots rapidement. On passe en peu de temps une multitude d'émotions: de la pitié, au soulagement en passant par le bonheur et la perplexité. C'est un roman très complet dans lequel vous aurez l'impression de voir défiler une vie entière. Il s'agit d'un auteur que je découvre par ce roman et je me suis grandement délectée, car il m'a permis de réaliser, du même coup une introspection de moi-même.

J'ai trouvé les personnages très intéressants, car ils avaient tous une façon de réfléchir différente. Les thèmes étaient présentés sous différents points de vue, ce que j'ai grandement apprécié. Je me suis beaucoup attachée au personnage d'Aaron Lacey, un enfant atteint de la progéria qui devient soudainement un être exceptionnel que la science ne peut expliquer. De l'enfant s'émane une telle sagesse que je lisais ses réflexions avec attention. Bien que la mythologie ne soit pas un concept auquel j'adhère personnellement, ma curiosité de découvrir l'évolution du personnage m'a poussée à m'attarder longuement sur ses explications. Julia Stein est la doctoresse qui s'est occupée d'Aaron et qui s'est retrouvée prise au dépourvue par les progrès de l'enfant. Elle s'est grandement attachée à lui en le soignant et souhaite le garder près d'elle en tout temps pour le protéger, ce qui bien sûr ne fait pas l'affaire de nombreuses personnes. Julia est une femme attentionnée avec ses patients, elle mise sur l'encouragement et l'importance d'avoir un bon moral pour la guérison. Son collègue, Kevin Forrester qui travaille en génétique n'a que le succès, le pouvoir et l'argent en tête. C'est pour cette raison que le cas d'Aaron l'intéresse beaucoup. Finalement, il y a le docteur Deleon, véritable charlatan qui recherche l'elixir de la jeunesse éternelle. Inutile de dire que j'ai détesté ce personnage. Il est trop superficiel et manque grandement de professionalisme. Il aime montrer ses possessions et dire qu'il est très riche.

L'intrigue se situe généralement autour de réflexions scientifiques, philosophiques et mythologiques sur les thèmes de la vieillesse, la jeunesse, la maladie et le temps. L'action n'est pas chose prédominante dans ce roman. Cependant, je me suis laissée prendre à l'atmosphère du roman. Étant de nature intéressée par les sujets scientifiques en médecine, j'ai grandement apprécié les réflexions. On y retrouve un peu du genre policier lors de la fugue d'Aaron, mais aussi de la science-fiction concernant les progrès dans la santé du jeune garçon et ce qu'il devient par la suite. J'ai trouvé que la partie de fiction était quand même bien dosée. Bien sûr, j'aurais peut-être du faire une recherche pour savoir ce qu'était vraiment la progéria. Mon avis aurait été plus éclairé. Cependant, la fiction tourne aussi à l'ésotérisme lorsqu'Aaron collectionne les cristaux. Il y a une longue histoire autour de ceux-ci et des secrets que vous découvrirez si vous lisez le roman.

Dans l'ensemble ce roman est un coup de coeur. Je n'ai senti aucune longueur et je me suis plongée dans des réflexions interminables qui ne m'ont pas ennuyée. Ce roman m'a ouvert les yeux sur une façon différente de voir la vie et de concevoir la maladie.

Le seul point que j'ai un peu moins aimé, malgré le fait que je l'aie supporté sans problème, c'est la partie fiction-ésotérique que j'ai trouvé un peu mal adaptée. On traite d'une maladie réelle et on modifie le résultat de façon à ce qu'il devienne tout autre chose. C'est à ce moment que je suis devenue perplexe, car j'ai perdu un peu de la crédibilité que j'accordais à l'oeuvre dans l'ensemble, grâce à la véracité des thèmes et à l'engagement émotif des personnages. 

Cependant, ce roman est à découvrir absolument si la quasi absence d'action ne vous rebute pas. 

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